L’Association Nationale des Sourds du Ghana (GNAD) a appelé le Gouvernement et les autres parties prenantes à accepter la langue des signes comme langue reconnue au niveau national.
Selon GNAD, la langue des signes est unique comme les autres langues ghanéennes telles que le Ga, le Twi ou l’Ewe, d’où la nécessité de lui accorder sa reconnaissance comme une langue et faciliter son utilisation pour une communication facile entre les personnes sourdes et leurs homologues.
Lors du recensement de la population et du logement, il y avait environ 110.625 personnes sourdes dans le pays, mais GNAD croit qu’il y a plus que le chiffre stipulé par Ghana Statistical Service, parce que l’association n’est pas sûre que les agents s’étaient rendus dans les établissements scolaires pour compter des personnes qui ne voulaient pas s’identifier comme étant sourds.
Les investigations de GNAD ont également révélé que certaines catégories de personnes sourdes n’étaient pas classées parmi les personnes sourdes comme l’association sait qu’elles entrent dans cette catégorie. Ces personnes sont des personnes atteintes de surdité acquise ou personnes malentendantes.
Ce qui signifie qu’elles sont devenues sourdes à la suite d’une maladie ou d’un accident. Ces personnes peuvent parler mais ne peuvent pas entendre.
La langue des signes a sa propre syntaxe et sa structure grammaticale et peut être utilisée par quiconque, tout comme les langues locales du Ghana, et peut être utilisée pour la narration, les blagues, le chant et toute autre chose pour lesquels les langues locales sont utilisées. La langue des signes n’est pas universelle, d’où la nécessité pour le Ghana d’avoir sa propre langue des signes ghanéenne. C’est influencé par la culture, ce qui rend la langue des signes de chaque pays unique.
L’Association demande la reconnaissance légale de la langue des signes afin que ça devienne obligatoire pour tous les Ghanéens de l’apprendre et de faciliter l’accès des personnes sourdes aux informations et aux services généraux du pays. Parce que la langue des signes n’est pas légalement reconnue, lorsqu’une personne sourde est portée devant les tribunaux et que les services d’un interprète en langue des signes sont requis, cela se fera aux frais de la personne sourde, contrairement aux autres interprètes en langues locales. Par exemple, dans les tribunaux du Ghana, il y a des interprètes en langues vernaculaires telles que : Twi, Ewe, Ga, etc. dont les services sont pris en charge par les tribunaux. Ce n’est pas le cas pour la langue des signes ghanéenne.
En ce qui concerne l’éducation, GNAD a mentionné que bien que les enfants sourds doivent être enseignés dans leur langue maternelle à l’école, il n’y a pas de règle légale contraignante pour que les enseignants signent couramment la langue des signes ghanéenne avant d’être envoyés ou autorisés à enseigner dans les écoles des Sourds. Parce que la langue des signes ghanéenne n’est pas officiellement reconnue comme langue, les enseignants des écoles pour les Sourds ne sont pas tenus de maîtriser la langue des signes ghanéenne avant de pouvoir enseigner dans des écoles spéciales et les directeurs et les comité de gestion des écoles pour les Sourds ne peuvent pas refuser ces enseignants.
Il en va de même pour les établissements de santé où, parce que la langue des signes ghanéenne n’est pas reconnue, les hôpitaux et les prestataires de services de santé ne sont pas tenus de fournir un interprète en langue des signes aux clients ou patients sourds qui visitent les centres de santé.
GNAD a déclaré que lorsque la langue des signes est légalement reconnue, il deviendrait obligatoire pour les interprètes en langue des signes de divers centres de services offrant des services aux personnes sourdes à travers le pays.
Concernant la différence entre signeur et interprète en langue des signes, l’association a déclaré: « Ce n’est pas tout le monde qui connaît la langue des signes qui peut être interprète en langue des signes. Nous avons ceux qui ont appris les signes de base et qui peuvent communiquer avec les Sourds, mais ne sont pas des interprètes en langue des signes ».
L’association a plaidé pour l’accès aux services en langue des signes pour ses membres, notamment faciliter l’accès aux informations de qualité sur l’éducation et la santé, grâce au soutien des divers partenaires. Des succès notables ont été enregistrés car certaines institutions ont été proactives en incluant des services en langue des signes, conformément aux dispositions de la loi pour les personnes handicapées.
L’association a cité l’exemple sans précédent du Parlement de la République du Ghana, de certains hôpitaux, des universités et collèges publics. Tant d’institutions fournissant des services essentiels ont la volonté mais ont besoin d’un mandat légal. [Ils] ne pouvaient pas car l’absence de reconnaissance juridique de la langue des signes ghanéenne a compliqué les choses ; les prestataires de services ne sont pas obligés de rendre leurs services accessibles.
Tout en recommandant BUSAC Fund et les partenaires de mise en œuvre (DANIDA, USAID) pour son soutien financier qui permet à l’association de mener un plaidoyer pour la mise en œuvre de la loi sur les personnes handicapées et la CDPH en matière des services en langue des signes, l’association a fait appel au Bureau des langues, au Ghana Institute of Languages (GIL), au Ministère de l’Éducation, aux principaux acteurs de l’acquisition de la langue pour garantir que la langue des signes soit légalement reconnue dans le pays.